CHICAGO et MONTRÉAL, le 4 mai 2015 – Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Montréal auprès d’enfants nés dans la province de Québec, Canada et publiée dans un article en ligne de JAMA Pediatrics révèle que plus de 60 % des enfants dont les deux parents sont (ou ont été) somnambules ont développé le somnambulisme.
Le somnambulisme est un trouble du sommeil courant chez les enfants qui disparaît généralement à l’adolescence, bien qu’il persiste ou réapparaisse parfois à l’âge adulte. Les terreurs nocturnes sont un autre trouble du sommeil de la petite enfance, souvent caractérisé par des cris, une peur intense et une période d’agitation prolongée. Ces deux troubles (ou parasomnies) ont plusieurs caractéristiques en commun et, selon les connaissances scientifiques actuelles, surviennent principalement pendant le sommeil lent profond.
Jacques Montplaisir, M.D., Ph. D., de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal et professeur au département de psychiatrie de l’université, s’est intéressé à la prévalence du somnambulisme et des terreurs nocturnes durant l’enfance. Il a notamment cherché à établir un lien entre les terreurs nocturnes à la petite enfance et le somnambulisme plus tard dans l’enfance, ainsi que le degré d’association entre l’incidence du somnambulisme et des terreurs nocturnes chez les enfants et les antécédents de somnambulisme de leurs parents.
Les auteurs ont analysé les données sur le sommeil recueillies entre 1999 et 2011 auprès d’un groupe de 1 940 enfants nés dans la province en 1997 et en 1998. Les terreurs nocturnes et le somnambulisme ont été évalués au moyen de questionnaires. Les parents ont été interrogés au sujet de leurs antécédents de somnambulisme.
Les auteurs ont relevé une prévalence globale des terreurs nocturnes juvéniles (entre 1 ½ an et 13 ans) de 56,2 %. La prévalence des terreurs nocturnes est élevée à 1 ½ an (34,4 %) et diminue à 5,3 % à 13 ans.
La prévalence globale du somnambulisme juvénile (2 ½ ans à 13 ans) s’est établie à 29,1 %. Relativement peu fréquent chez les enfants d’âge préscolaire, le somnambulisme se développe graduellement pour atteindre 13,4 % des enfants de 10 ans.
L’étude a révélé que les enfants qui ont eu des terreurs nocturnes durant la petite enfance (1 ½ an à 3 ½ ans) sont plus enclins à développer le somnambulisme plus tard dans l’enfance (à 5 ans ou plus) que les enfants qui n’ont pas eu de terreurs nocturnes (34,4 % contre 21,7 %).
Les antécédents parentaux ont aussi une incidence sur les probabilités que le somnambulisme se développe chez l’enfant. Ainsi, les enfants dont l’un des parents était somnambule ont trois fois plus de chances de développer le somnambulisme que les enfants dont aucun parent n’était somnambule. Cette probabilité grimpe à sept si les deux parents ont des antécédents de somnambulisme, selon l’étude.
Les résultats de l’étude sur la prévalence du somnambulisme sont les suivants : 22,5 % des enfants sans antécédents parentaux de somnambulisme ont développé le somnambulisme; 47,4 % des enfants dont l’un des parents a des antécédents de somnambulisme ont développé le somnambulisme; 61,5 % des enfants dont les deux parents ont des antécédents de somnambulisme ont développé le somnambulisme.
L’auteur de l’étude conclut : « Ces résultats suggèrent que le somnambulisme a une forte composante génétique, de même que les terreurs nocturnes, dans une moindre mesure. Ce phénomène pourrait s’expliquer par un polymorphisme des gènes intervenant dans le déclenchement du cycle de sommeil lent profond ou dans la profondeur du sommeil. Les parents qui ont été somnambules durant l’enfance, et en particulier si les deux membres du couple l’ont été, peuvent s’attendre à ce que leur enfant soit somnambule aussi et devraient se préparer en conséquence. »
Source : JAMA Pediatrics
Référence bibliographique :
JAMA Pediatrics. Publié en ligne le 4 mai 2015. doi:10.1001/jamapediatrics.2015.127. Disponible pour les médias avant la levée de l’embargo à : http://media.jamanetwork.com<http://www.elabs10.com/c.html?ufl=0&rtr=on&s=x8pbgr,282mx,2kek,4ggs,3iep,6pg,hpha>.)
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