MARDI 23 JUIN 2015 – Les personnes qui portent un appareil cardiaque devraient limiter leur exposition aux lignes à haute tension, affirme la Dre Katia Dyrda, de l’Institut de cardiologie de Montréal et de l’Université de Montréal, qui a présenté son étude aujourd’hui à la conférence EHRA EUROPACE – CARDIOSTIM 2015.
Sa recherche sur les interférences électromagnétiques (IEM) donne suite à des préoccupations du public quant au passage de pistes cyclables et de sentiers pédestres sous des lignes à haute tension (230 kV et plus). Son but était de déterminer si la situation représente un danger pour les personnes portant un appareil cardiaque. On trouve des champs électriques semblables dans les sous-stations de transport d’électricité. Les employés qui montent les lignes à haute tension, qui effectuent des travaux d’entretien ou qui travaillent à l’intérieur de ces bâtiments (les préposés au ménage, par exemple) peuvent y être exposés.
«Les champs électriques intenses peuvent interférer avec le fonctionnement des appareils cardiaques, ce qui peut compromettre la thérapie (la stimulation anti-bradycardie, par exemple) ou provoquer des stimulations inappropriées. Selon l’Organisation internationale de normalisation, les stimulateurs cardiaques et les défibrillateurs cardioverteurs implantables (DCI) doivent posséder une résistance aux champs électriques d’une intensité allant jusqu’à 5,4 kV/m (pour les champs 60 Hz), mais ceux-ci peuvent atteindre 8,5 kV/m sous les lignes à haute tension et 15 kV/m dans les sous-stations», signale la Dre Dyrda, qui note «un intérêt grandissant pour faire passer des pistes cyclables et des sentiers pédestres sous les lignes à haute tension, car ce sont des espaces essentiellement inutilisés. Mais les patients et le monde médical veulent connaître les risques. Les fabricants d’appareils cardiaques ne font aucune recommandation sur les lignes à haute tension et les champs électriques intenses.»