Quand on pense à une diplômée ayant une carrière exceptionnelle, apportant une contribution à la société et faisant rayonner son alma mater, le nom de la docteure Caroline Quach-Thanh (médecine 1995) ne peut que s’imposer. À cet égard, l’Université de Montréal est très fière de décerner à la pédiatre, microbiologiste-infectiologue et épidémiologiste l’Ordre du mérite 2021.
Elle est professeure titulaire à l’UdeM, officière en prévention et en contrôle des infections du CHU Sainte-Justine et présidente du Comité consultatif national en immunisation. Celle qui a également été chef du Département clinique de médecine de laboratoire, directrice médicale d’OPTILAB au CHU Sainte-Justine et présidente de l’Association de microbiologie médicale et des maladies infectieuses du Canada n’en est pas à sa 1re distinction.
Une femme d’influence
Elle a, entre autres, reçu le Prix de recherche de la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants et le Prix SHEA William Jarvis pour le meilleur article international en prévention des infections, en plus d’avoir été nommée dans le Top 100 des Canadiennes les plus influentes de Manuvie, catégorie Sciences et technologies.
Pourtant, l’Ordre du mérite a une saveur bien particulière pour elle : « Je n’aurais pu atteindre ce niveau si je n’étais pas revenue à l’UdeM en 2017, souligne la lauréate. J’ai eu un soutien incomparable, les gens croyaient vraiment en moi, ça a vraiment tout changé du point de vue de ma carrière. »
Experte de renommée internationale, la Fellow du Collège royal des médecins du Canada collabore aussi au Centre de recherche en santé environnementale et santé au travail de l’Université libre de Bruxelles. En plus d’être une mentore appréciée de la relève, elle a participé à la mise en place de la toute 1re Chaire sur la prévention des maladies infectieuses qui verra le jour à l’UdeM.
Une femme de vision
Pour ses capacités exceptionnelles de communicatrice et de vulgarisatrice, la docteure Quach-Thanh est souvent sollicitée par les médias. En tant que fille aînée d’une famille vietnamienne immigrante, elle a suivi la direction déterminée par ses parents pour sa carrière. Mais sinon, qu’aurait-elle choisi?
« J’aurais pu être dans n’importe quel poste où il y a un besoin de vision, de se donner pleinement à la tâche, où je me serais sentie utile, affirme-t-elle. En fin de compte, ce que je fais en ce moment, c’est exactement cela! »
Pour y arriver, son besoin de créativité, de réseautage et de leadership l’a rapidement fait dévier de la pédiatrie générale aux maladies infectieuses, à la microbiologie, à la prévention des infections et en gestion. « J’ai une très bonne capacité à voir les forces des gens, à créer des réseaux, c’est ce que j’aime le plus, mentionne-t-elle. Je dis toujours que, dans une autre vie, j’étais entremetteuse! »
Une femme avant tout
Depuis le début de la pandémie, elle ne compte plus les heures : « Ce qui est le plus usant, c’est de garder cette motivation et de continuer à se dépasser, souligne-t-elle. » En joueuse d’équipe, elle tient à préciser : « Oui, je suis au front, mais ce n’est pas moi qui ai les 2 mains dedans. Mes collègues de l’urgence, les intensivistes, les infectiologues travaillent fort physiquement et intellectuellement. Je fais de longues journées, mais autrement. »
Et sa famille dans tout cela? « Mes 2 grands n’habitent plus à la maison et je ne les ai pas vus depuis je ne sais plus combien de temps! » Elle tient à souligner le soutien indéfectible de son mari Michel dans cette tempête : « Si ma mère n’avait pas été présente pour moi au début de ma carrière, avec mes 2 premiers enfants, je n’en serais pas là. Et si mon mari Michel n’avait pas été là au cours des 17 dernières années à me soutenir tous les jours, à croire en mes capacités, surtout durant la dernière année, ç’aurait été impossible! »
N’ayant pas arrêté 2 secondes depuis le début de sa carrière, elle avoue ne pas savoir ce qu’elle fera précisément après la pandémie : « Honnêtement, actuellement, je suis essoufflée, au point où je n’ai pas vraiment d’envie particulière, c’est fou, non? En fait, il faut que j’apprenne à laisser aller et voir les occasions qui vont se présenter. J’ai juste le goût d’apprécier ce que j’ai, de voir les projets de recherche se déployer, d’être capable de dire que je ne sais pas où je m’en vais et que c’est correct! De seulement m’asseoir et rêver… »
À propos de l’Ordre du mérite
Prix remis à une personne diplômée ayant une carrière exceptionnelle, apportant une contribution personnelle à l’avancement de la société et faisant rayonner son alma mater. Plusieurs grands diplômés ont reçu cette distinction dont la docteure Joanne Liu, Bernard Landry, Louise Arbour et Hubert Reeves.