À l’issue de la deuxième étape du concours du Fonds de recherche biomédicale du Canada et du Fonds d’infrastructure de recherche en sciences biologiques, Le Pôle de préparation aux pandémies de l’Est du Canada (PPPeC) obtient près de 100 M$ du gouvernement fédéral pour deux projets à la Faculté de médecine de l’UdeM, un à Polytechnique Montréal et un autre à l’Université Laval.
La pandémie de COVID-19 a permis de constater que des liens devaient s’établir entre les forces vives des établissements de recherche universitaires, l’industrie, les organismes à but non lucratif et les différentes agences gouvernementales afin de mettre en place au Québec, dans les provinces atlantiques et au Canada un écosystème robuste et agile pour faire face aux prochaines pandémies et aux crises sanitaires émergentes. Le PPPeC, au même titre que les quatre autres pôles ailleurs au pays, a pour objectif d’accroître considérablement l’agilité, la connectivité et la croissance du secteur de la biofabrication et des sciences de la vie tout en considérant la surveillance, la désignation des nouvelles menaces et l’adoption par la population de possibles solutions afin que le Canada soit prêt à faire face aux pandémies et aux crises sanitaires dans le futur.
Voici les deux projets de la Faculté de médecine qui ont obtenu un financement :
Yves Brun : Découverte intelligente de nouveaux antibiotiques – 21 M$
La découverte des antibiotiques est l’une des avancées les plus importantes de la médecine moderne. Cependant, les dernières décennies ont aussi vu apparaître une augmentation alarmante de la résistance aux médicaments antimicrobiens chez les bactéries, ce qui rend de nombreux antibiotiques inefficaces contre des infections qui étaient auparavant traitables. Sans compter la mauvaise utilisation des antibiotiques autant en santé humaine qu’en santé animale, qui entraîne une émergence de nouvelles superbactéries résistantes aux antibiotiques, aggravant ainsi la situation. Cette pandémie de l’ombre est responsable du décès de plus de 5 millions de personnes chaque année à travers le monde. Ce nombre pourrait atteindre 10 millions d’ici 2050 si aucune action n’est entreprise.
La stratégie principale de l’équipe sera d’appliquer la conception de nouveaux médicaments in silico, c’est-à-dire assistée par ordinateur. Cette façon de faire est rendue possible grâce aux dernières avancées en intelligence artificielle. L’équipe envisage également une approche unique: appliquer une gamme de tests de pointe microscopiques, biochimiques et pharmacologiques pour tester et entraîner le modèle de conception de médicaments in silico afin d’optimiser continuellement ses prédictions.
Caroline Quach-Thanh : Plateforme de recherche collaborative POPCORN – 16 M$
Créée durant la pandémie de COVID-19, la plateforme POPCORN, dirigée par la Dre Caroline Quach-Thanh, professeure à l’UdeM et microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine, a permis de réunir la communauté scientifique des 16 hôpitaux pour enfants canadiens et des réseaux pédiatriques du pays en favorisant une approche multidisciplinaire de la recherche pédiatrique. Cependant, malgré le travail colossal réalisé par ce «réseau de réseaux», quelques défis subsistent dans la capacité à répondre à une prochaine pandémie au Canada. L’incapacité à mener rapidement des essais cliniques chez les enfants et les personnes enceintes, le manque de données en temps réel pour éclairer les décisions politiques fondées sur des preuves scientifiques et la difficulté à saisir la trajectoire complète de la maladie d’un enfant sont des obstacles qu’entend surmonter la deuxième version de la plateforme POPCORN.
Le comité d’évaluation des projets a mentionné dans son rapport que les propositions des chercheurs Brun et Quach-Thanh se complétaient de façon stratégique dans la lutte contre les bactéries antibiorésistantes et leur surveillance, un élément positif pour les deux professeurs qui collaborent déjà. Ce qui démontre concrètement la transdisciplinarité des équipes de recherche de l’UdeM.
Pour en savoir plus sur les projets de Polytechnique Montréal et de l’Université Laval qui ont été financés,
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