Forum du RUISSS 2024 : repenser les pratiques

13 juin 2024
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La 6e édition du Forum du Réseau universitaire intégré de santé et services sociaux de l’Université de Montréal (RUISSS de l’UdeM), qui s’est tenue à guichet fermé le 30 mai, était l’occasion de réfléchir aux enjeux de pénurie de main-d’œuvre en santé. Coprésidé par le doyen de la Faculté de médecine, le Dr Patrick Cossette, et le PDG du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, M. Vincent Lehouillier, l’événement a réuni plus de 300 personnes, issues pour la plupart des organisations membres du RUISSS, et qui sont venues échanger des idées en vue de forger des solutions innovantes et durables.

Ils et elles ont dit :

« Le contexte actuel nous pousse à repenser nos pratiques, à innover et à collaborer plus étroitement. Nous devons explorer de nouvelles voies pour attirer et retenir des talents, améliorer les conditions de travail et optimiser l'utilisation des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle. Ensemble, nous devons bâtir un système de santé résilient, capable de répondre aux besoins diversifiés de la société. »

«Nous voulons identifier différentes pratiques de collaboration interprofessionnelle afin d'offrir des soins et services de qualité à la population tout en reconnaissant la nécessité de valoriser, de soutenir, d'adapter ou de changer les pratiques de première ligne.»

«J'aime beaucoup l'idée du groupe de première ligne, où le patient voit le bon professionnel au bon moment, et qui permet une communication fluide entre les deux parties. Dans ce modèle de soins, le patient n’est pas spectateur, il est un membre de l'équipe, un joueur étoile qui participe à ses soins.»

«Le RUISSS de l’UdeM forme le plus important contingent de professionnels et professionnelles en soins de santé du Québec. (…) Et nous innovons continuellement pour répondre aux besoins identifiés par le gouvernement du Québec. Par exemple, la Faculté de médecine a déployé une logistique impressionnante pour accueillir 390 nouveaux étudiants et étudiantes en médecine à la rentrée 2024. C’est un effort majeur qui représente une hausse de 12% de la cohorte par rapport à cette année, et de 35% par rapport à 2019.»

«On doit développer plus d'agilité dans notre enseignement, c’est-à-dire des gouvernances et des structures qui peuvent être mises à jour rapidement et qui sont axées sur la réalité. Dans le nouveau programme de médecine, il est beaucoup question d'immersion clinique précoce et d'apprentissage en contexte authentique. L’apprentissage sur le terrain, en équipe, me semble une des pistes à retenir pour mieux répondre aux besoins de la population et s’adapter au système de santé qui est en transformation constante.»

«La notion de coapprentissage m’apparaît aussi comme une avenue de solution. Si on est capable de mieux se soigner à la maison, on aura moins besoin de se présenter dans les établissements. Pour y arriver, il faut qu'on apprenne ensemble, à la fois des expériences de patients qui vivent avec une maladie au quotidien dans une trajectoire de soins, et de celles des professionnels de la santé.»

«Le Québec s'est donné le modèle GMF qui regroupe 85 à 90% des médecins de famille. Le GMFU, c’est un peu le modèle de luxe du GMF, avec encore plus de ressources professionnelles. Notre ambition pour l’avenir, c’est que nos jeunes médecins travaillent en interprofessionnalisme avec les infirmières praticiennes spécialisées (IPS), les travailleurs sociaux, les physiothérapeutes, qui seront aussi formés à ce modèle. Comme dans un «bouillon de culture». Chaque personne ira ensuite «contaminer» les autres milieux.»

Des récompenses

Par ailleurs, le nouveau Prix Reconnaissance du RUISSS de l’UdeM, qui souligne la contribution exceptionnelle d’une personne ou d’une équipe à l’intégration de sa mission, a été attribué exceptionnellement à deux reprises, soit à :

Louis Dufresne, qui a pris sa retraite en 2023 après 60 ans de service dans le réseau de la santé et des services sociaux. Néphrologue de formation, le Dr Dufresne a été professeur à l’UdeM, chef du Département de médecine de l’Hôpital Saint-Luc, directeur des services professionnels du CHUM, et directeur des services hospitaliers et des affaires universitaires au MSSS. Il a par ailleurs œuvré à définir le rôle des futurs RUISSS et de leur territoire respectif en 2004, avant de devenir conseiller auprès du RUISSS de l’UdeM entre 2014 et 2023.

Le Dr Dufresne a également eu l’occasion de cartographier les soins surspécialisés offerts par les divers établissements du RUISSS de l’UdeM en santé physique, en santé mentale et en réadaptation. Il a aussi procédé à l’inventaire des ressources et des activités de simulation offertes par les établissements du RUISSS dans le but d’optimiser les ressources et d’offrir de meilleurs services.

L’équipe du plan d’action en douleur chronique du CISSS de Lanaudière, qui a conçu le projet d’un carrefour interdisciplinaire en douleur chronique (CIDC) visant à améliorer la qualité et l’accessibilité aux services en douleur chronique pour la clientèle de première ligne.